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LE FONDS DE FONDS : Dépasser les idées reçues pour comprendre un modèle essentiel

ActualitésCapital Croissance | 3 décembre 2025

Depuis plusieurs semaines, Anne-Sophie Kerfourn et Arnaud Burel, les deux partners qui pilotent la stratégie Bluester, déconstruisent sur LinkedIn les idées reçues autour des fonds de fonds.
Et leurs publications ont révélé quelque chose d’assez frappant : ce modèle reste encore largement méconnu, parfois même caricaturé alors qu’il joue un rôle clé dans l’écosystème du private equity.

Ce décalage n’a rien d’étonnant. Le fonds de fonds souffre souvent d’une image technique, distante, presque abstraite. Pourtant, derrière ce terme se cache un mécanisme simple dans son intention : ouvrir des portes, amplifier la diversification, lisser les cycles et rendre la performance plus régulière dans le temps.

Et si, finalement, la question n’était pas de réexpliquer une mécanique, mais de revenir à l’essentiel : ce que ce modèle permet vraiment ?

1. Un rôle discret mais structurant

Le fonds de fonds n’investit pas dans une entreprise, ni même dans une seule stratégie, mais dans plusieurs gérants qui, eux-mêmes, financent des centaines d’entreprises (startups, PMEs ou ETIs) selon les thèses d’investissement choisies.
C’est une manière d’embrasser la richesse du marché plutôt que de miser sur un seul choix : Une exposition large, un spectre européen et une construction pensée pour durer.

Pourtant, malgré cette logique, les mêmes critiques reviennent souvent. Elles ne disent pas tant quelque chose du modèle que de la façon dont il est perçu. C’est précisément ce que les publications de Bluester ont mis en lumière.

2. Derrière chaque idée reçue se cache une réalité souvent plus nuancée

La force de la série Bluester, c’est qu’elle montre comment un raisonnement d’apparence simple peut occulter l’essentiel.

« Ça coûte cher »

Oui, il existe deux niveaux de frais. Mais ces frais correspondent à un travail d’analyse, de sélection, d’accès et de construction de portefeuille. Ils rémunèrent l’expertise qui permet d’aller chercher, dans un univers vaste et contrasté, les gérants capables de délivrer de la performance.

Le sujet pourrait donc se déplacer du coût en lui-même vers la valeur créée en contrepartie. La question n’est pas tant celle du prix ou du coût, que celle de la pertinence de la valeur ajoutée et réellement perçue.

« C’est moins rentable »

L’image d’une performance plus faible est une idée reçue persistante. La réalité semble plus subtile. Un portefeuille de fonds de fonds repose sur plusieurs dynamiques de marché, plusieurs tailles d’entreprise, plusieurs pays, plusieurs secteurs d’activité et plusieurs cycles. Il est donc par nature plus stable, moins volatil, plus résilient.

C’est ce que Bluester appelle le private equity serein : ne pas chercher l’exploit ponctuel, mais construire une performance régulière, ajustée au risque, et cohérente dans la durée. Pour un investisseur qui construit un patrimoine sur 10 ou 15 ans, cette régularité compte autant que les pics de rendement.

« Ce n’est pas pour les investisseurs privés »

Longtemps considéré comme un produit pour institutionnels, le fonds de fonds a pourtant trouvé sa place auprès des investisseurs privés. Chez Bluester, ils sont même majoritaires.

Ce modèle répond à un besoin très concret : une exposition large, dans un cadre simple, sélectif et lisible, sans multiplier les souscriptions et les suivis administratifs et les contraintes juridiques. Pour un particulier qui souhaite allouer une part de son patrimoine au private equity sans y consacrer un temps considérable, c’est une solution pragmatique.

« C’est éloigné du terrain »

C’est probablement l’idée reçue la plus surprenante. En observant plusieurs gérants et des centaines d’entreprises simultanément, un fonds de fonds dispose d’une lecture panoramique du marché : les stratégies qui fonctionnent, les secteurs qui se transforment, les dynamiques qui émergent.

Cette vision transversale nourrit directement les décisions d’allocation. Loin d’être déconnecté du terrain, le fonds de fonds en capte potentiellement les signaux faibles, ceux qui pourraient échapper à un investisseur mono pays, ou mono secteur. C’est une forme de tour de contrôle qui se construit par l’agrégation de données qualitatives issues de multiples portefeuilles.

« C’est trop long »

La différence de durée théorique avec un fonds direct est marginale. Le vrai sujet, c’est la gestion de la liquidité : choisir quand et quoi vendre et comment préserver la performance tout en respectant les besoins de liquidité des investisseurs.
La diversification du fonds de fonds est justement ce qui permet d’effectuer ces arbitrages avec finesse, et de respecter l’horizon du véhicule sans brader des actifs. C’est un avantage structurel souvent sous-estimé.

« Je préfère investir en direct »

Les deux approches ne s’opposent pas. Elles se complètent. L’investissement direct permet un choix ciblé, une proximité avec un gérant ou un secteur spécifique ; le fonds de fonds apporte de la profondeur, de l’accès à des fonds parfois fermés, et une simplification considérable de la gestion administrative et juridique.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles certains professionnels du private equity investissent eux-mêmes via des fonds de fonds comme Bluester. Sans doute parce qu’ils savent que diversifier intelligemment demande du temps, de l’accès et une discipline d’allocation que peu d’investisseurs individuels peuvent maintenir seuls.

3. Au fond, la discussion dit quelque chose de plus large

En filigrane de tous ces posts, une tendance claire apparaît : les investisseurs recherchent aujourd’hui un private equity plus diversifié, plus régulier, plus serein (en plus de la performance et de la liquidité). Moins exposé aux aléas d’un seul gérant, d’un seul millésime, d’un seul pari sectoriel.

Le fonds de fonds coche naturellement ces critères. Mais il faut indéniablement lui redonner de la lisibilité, le rendre concret, expliquer ce qu’il fait réellement et l’aider à prendre la place qu’il mérite au sein de l’écosystème du private equity.

C’est précisément ce que cette série a permis : montrer le modèle tel qu’il fonctionne, sans détour, sans surpromesse. Et visiblement, cela résonne. Les échanges générés par ces publications montrent qu’il y a une demande de clarification sur ce sujet.

4. Et maintenant

Le débat n’est pas clos. Et c’est tant mieux : un marché où l’on questionne, où l’on clarifie, où l’on rend accessibles des sujets parfois techniques… est un marché qui progresse.

La vraie question n’est peut-être pas : « Faut-il investir dans un fonds de fonds ? »
Mais plutôt : « Comment veut-on construire son allocation ? Par paris isolés… ou par construction cohérente ? »

La série Bluester a posé des bases. Elle a ouvert la discussion. Et à en croire les échanges qu’elle suscite, cette conversation ne fait que commencer.

En savoir plus sur Bluester
Découvrir les posts d’Anne-Sophie et d’Arnaud directement sur Linkedin.